Les miroirs de l’eau

Le miroir de l’eau

Le ciel s’y penche, rêveur et sans poids,
Les arbres s’y glissent, sans faire un pas.
Un monde s’ouvre, sans bruit, sans travers,
Là où l’endroit se mêle à l’envers.

L’eau ne dit rien, mais elle devine
Les secrets flous que le vent dessine.
Chaque reflet est une vérité
Qui n’ose pas se laisser toucher.

Montagnes à l’envers, nuages retournés,
Le réel vacille, doux et renversé.
Tout ce qui est devient ce qui semble,
Et l’illusion doucement nous rassemble.

Regarde assez longtemps, tu y verras
Non ce qui est, mais ce que tu crois.
Un autre monde, fragile et profond,
Suspendu dans l’éclat d’un frisson.

Ma rencontre avec les fleurs sur le plateau d’Aubrac

Pensées sauvages d’Aubrac

Les fleurs d’Aubrac

Il est un pays où les fleurs poussent par milliers,
Où les couleurs dansent, douces, toute l’année.
Là-haut sur les plateaux, le vent les caresse,
Et chaque saison leur murmure une promesse.

Au printemps, l’aubépine éclate en blancheur,
Les jonquilles rient sous les larmes des heures.
Les gentianes bleues percent l’herbe timide,
Et les prairies chantent, infinies, splendides.

L’été s’enflamme en coquelicots sauvages,
En marguerites folles, en tendres pâturages.
Chaque sentier devient une aquarelle,
Peinte par la lumière, libre et naturelle.

Quand l’automne descend en robe de feu,
Les fleurs s’inclinent sous un ciel silencieux.
Mais même l’hiver, au cœur des neiges pâles,
Des boutons de givre naît la beauté boréale.

Il est un pays, loin des routes trop droites,
Où la nature écrit sans plume ni boîte.
Là, sur l’Aubrac, les fleurs sont des prières,
Offertes au ciel, à la terre, à la lumière.