Le miroir de l’eau
Le ciel s’y penche, rêveur et sans poids,
Les arbres s’y glissent, sans faire un pas.
Un monde s’ouvre, sans bruit, sans travers,
Là où l’endroit se mêle à l’envers.
L’eau ne dit rien, mais elle devine
Les secrets flous que le vent dessine.
Chaque reflet est une vérité
Qui n’ose pas se laisser toucher.
Montagnes à l’envers, nuages retournés,
Le réel vacille, doux et renversé.
Tout ce qui est devient ce qui semble,
Et l’illusion doucement nous rassemble.
Regarde assez longtemps, tu y verras
Non ce qui est, mais ce que tu crois.
Un autre monde, fragile et profond,
Suspendu dans l’éclat d’un frisson.